Jean-Claude MASANGU MULONGO

Jean-Claude MASANGU MULONGO a vu le jour le 18 août 1953 à Jadotville (Likasi) au Katanga. Après avoir obtenu en 1972 son baccalauréat en mathématique-physique à l’Ecole Internationale de Genève en Suisse, il partit étudier aux Etats-Unis d’Amérique dans l’Etat du Massachusetts à Worcester Polytechnic Institute. Détenteur d’un Bachelor of Science (1976), il a travaillé aux Etats-Unis comme Ingénieur en Mécanique chargé des analyses structurelles et des problèmes thermodynamiques à la Consolidated Aluminium Corporation.

Il a poursuivi ses études à Louisiana State University dans l’Etat de Louisiane et décroché en 1980 un Master in Business Administration (MBA), option Finance. Recruté par Citibank Kinshasa, il a assuré successivement les fonctions de Secrétaire Général chargé de la gestion financière, des ressources humaines, de l’administration des crédits et des services juridiques (1988-1991), Directeur Commercial chargé de la gestion des multinationales, et ensuite Directeur Général Adjoint (1992-1993). Il a été promu Administrateur Délégué de Citibank en avril 1993, et a exercé ces fonctions jusqu’au 8 août 1997, date à laquelle il fut appelé à quarante-quatre ans à présider aux destinées de la Banque Centrale du Congo.

Dans le monde de la banque à Kinshasa, il s’était déjà fait connaître par ses activités comme président de la Commission sociale de l’Association Congolaise des Banques (1990), vice-président de l’Association Congolaise des Banques (1993) et président du Club Service Fifty-One International.

L’une de ses premières tâches fut la réforme monétaire, couplée avec l’introduction du Franc congolais et la réunification de l’espace monétaire national de quatre zones à une seule le 30 juin 1998 confirmant ainsi le pari du slogan-programme : « Une monnaie unique pour un peuple uni ». Au sein de la Banque, il a réhabilité en 1998 la Commission du Budget, qui date de juin 1976 et dont la mission est d’élaborer les prévisions budgétaires de la Banque Centrale et de proposer toute mesure de nature à améliorer sa gestion financière.

Le 26 février 1998, il a créé un organe technique dénommé « Comité de Restructuration Bancaire » chargé de définir le cadre légal de la restructuration des intermédiaires financiers, de piloter la mise en œuvre des plans de redressement conçus à cet effet, et enfin de proposer à la liquidation les institutions en faillite.

Les résultats de ce processus de restructuration au bout de cinq ans ont affiché non seulement une augmentation significative de l’activité bancaire attestée par des volumes de crédits et dépôts six fois plus élevés qu’avant la restructuration mais aussi par un nombre important d’opérateurs de banques offrant des produits et services nouveaux et de meilleure qualité.En

1999, suite au désengagement des banques commerciales de certaines localités, le Gouverneur Masangu a encouragé la création des « Agences Autonomes » pour y prendre en charge les opérations de caissier de l’Etat.

Pour la Banque Centrale elle-même, il a balisé le chemin de l’avenir en publiant en 2004 « Le plan stratégique du développement de la Banque Centrale du Congo et du système financier national » étalé sur plusieurs années. Sous le Gouverneur Masangu, l’indépendance de l’Institut d’Emission en matière de politique monétaire a été consacrée par la loi n° 005/2002 du 7 mai 2002 relative à l’organisation et au fonctionnement de la Banque Centrale du Congo.

C’est également sous son mandat qu’a eu pour la première fois de son histoire, la certification des états financiers de la Banque Centrale du Congo par les Commissaires aux Comptes et l’auditeur international indépendant Deloitte and Touch en 2004, 2005 et 2006.

Dans le cadre de la modernisation de la Banque, il a contribué à :

• L’installation d’un réseau de télécommunication autonome et sécurisé entre le siège et 39 points d’exploitation dans le pays.
• L’implantation de plusieurs logiciels comptables et financiers répondant aux besoins d’informations comptables, financières et administratives en temps réel et permettant le suivi des opérations en devises.
• L’implantation de logiciel de surveillance bancaire.

Il a été élaboré, sous son initiative :

• Le Plan comptable de la Banque Centrale du Congo avec le concours du Conseil Permanent de la Comptabilité au Congo (CPCC).
• Le Guide Comptable des Etablissements de Crédit (GCEC) avec le concours du CPCC, de l’Institut des Réviseurs Comptables et de l’Association Congolaise des Banques.
• Le Référentiel Comptable des Systèmes Financiers Décentralisés (coopératives d’épargne et institutions de micro-finances).

Parmi d’autres réalisations, on peut épingler :

• L’introduction d’un régime des changes flottants.
  
• L’introduction d’instruments de régulation monétaire : Certificat de Dépôt (CD) et Billets de Trésorerie (BTR).
• La maîtrise de l’inflation dont
• Les taux sont passés de trois à un chiffre.
• La stabilisation de la monnaie nationale pendant 6 années consécutives (38 % de dépréciation alors qu’elle était de plus de 80 % chaque année dans la décennie 1990).

Le Gouverneur Masangu a joué un rôle prépondérant dans la reprise des relations avec les Institutions de Bretton Woods en 2001 ainsi que dans l’acheminement du pays au point de décision en juillet 2003, étape importante qui consacrera l’annulation de la dette extérieure de la République Démocratique du Congo une fois le point d’achévement atteint.


Il a publié plus tard un autre ouvrage intitulé « Contribution à l’assainissement du système financier congolais », un recueil de 119 discours, allocations et communications prononcés entre le 13 août 1997 et le 21 août 2004 », soit en moyenne 1,5 communications par mois.